Souvenirs d'enfance

Je ne sais pourquoi la nuit dernière , j'ai repensé à mes chambres d'enfance.

L'image la plus lointaine dont je me souvienne est celle de mon lit à barreaux.

Celui-ci était dans la chambre de mes parents. Il était  coincé entre  le mur et le meuble secrétaire. Au-delà du secrétaire se trouvait la porte de la chambre. Le mur d'en face était occupé par une armoire sur laquelle était un miroir. Ce miroir me permettait de voir la porte de la chambre de mon lit. un jour, j'ai eu peur car une sorcière était en train d'entrer dans la chambre où j'étais seule. J'y étais  certainement pour faire la sieste de l'après-midi. La sorcière était tout simplement ma mère. Non, elle n'était pas déguisée en sorcière, car à l'époque on ne fêtait pas halloween en France.

Ma chambre suivante, je la partageais avec ma demi-soeur qui avait 6 ans de plus que moi.La chambre était en longueur. Ma soeur, Maryvonne,  dormait sur un lit agrémenté d'un cosy et l'ensemble était coincé dans un angle de la chambre. Quand on entrait dans la chambre, le lit se touvait tout de suite à droite. La tête du lit était près de la porte. La fenêtre était en face de la porte . Entre le lit et le mur de la fenêtre se tenait un autre secrétaire. Il y avait  entre le lit et le secrétaire un espace de la largeur d'un lit. Dans cet espace venait se loger le pied de mon lit armoire que l'on ouvrait chaque soir et que l'on refermait le matin. Entre la porte et mon lit armoire, mes parents avait mis une armoire.

Mes frères dormaient dans la plus grande chambre. Serge, Mon demi-frère ainé est parti vivre chez ma grand-mère à Brest quand il en a eu assez de mon père qui essayait de lui inculquer un certain savoir vivre honnête et sain. A ce moment-là, ma soeur et moi avons intégré la grande chambre, laissant à Gilles , mon frère ainé, la petite chambre pour lui.  Cette grande chambre à mes yeux d'enfant comportait deux lits placés perpendiculairement dans la chambre. L'un dans le prolongement la porte qui était à un angle de la pièce. L'autre lit qui avait aussi un cosy était à droite de la porte le long du mur. Le cosy était un meuble que l'on ne voit plus dans dans les catalogues. C'était une sorte d'étagère qui faisait toute la longueur du lit et  sous laquelle ceui-ci se glissait un peu puisque l'étagère devait faire environ 30 cm de large. Le cosy servait de table de chevet et de rangement puisqu'il était doté d'une double étagère qui était fermée à aux deux bouts créant ainsi deux mini rangements.   Le pied du lit était à côté de la porte. cette pièce avait une porte-fenêtre qui donnait sur un balcon.Les autres meubles qui étaient aussi le long des murs était un secrétaire (encore) une armoire et une commode. L'espace libre au centre de la pièce nous pemettait de monter les rails d'un  petit train.

A la mort de ma soeur (qui avait 16 ans ) , je réintégrais la petite chambre et mon frère reprenait la grande chambre.

Pourquoi les garçons n'auraient-ils pas pû être dans la petite chambre et ma soeur et moi dans la grande ? Question un peu bête, c'était une question d'organisation. Avant que j'intégre la chambre de ma soeur, il avait été juste que mes deux frères soient dans la grande chambre et ma soeur qui était seule soit dans la petite. Il ne semblait pas y avoir de raison valable pour mettre les garçons dans la petite chambre et nous dans la grande. Et si , il y avait eu deux filles et un garçon d'abord puis un autre garçon ensuite... mes parents auraient-ils laissé les filles dans la grande chambre et les garçons dans la petite ?   En effet, pourquoi quand mon frère et moi nous sommes retrouvés que tous les deux, j'ai été chassée de la grande chambre pour me retrouver dans la petite ?

Quand j'avais douze ans nous avons déménagé. Mes parents ont de nouveau pris la chambre qui était la plus loin de nos chambres, mon frère a choisi sa chambre d'abord et moi , j'ai pris ce qui restait. C'est à dire la plus petite pièce et la plus sombre , mais elle était suffisamment grande pour moi toute seule.

Nouveau déménagement, grand appartement de fonction de 4 chambres, 1 salon/salle à manger de 40 m2, 1 salle de bain avec baignoire et une salle de bain avec douche et une immense entrée de 30 m2 et pas mal de placard. Là aussi , mon frère a d'abord eu droit au chapitre. Il a cru avoir fait le bon choix car il a pris la chambre plus isolée de l'appartement. Pour y accéder , il fallait prendre un petit couloir qui tournait à angle droit. Deux des murs de la chambre étaient des murs extérieurs et étaient agrémenté d'une  fenêtre  , un mur donnait sur la cage d'escalier et l'autre sur les toilettes. L'avantage de cette pièce était qu'elle était près de la sortie et qu'il n'avait pas besoin de passer devant aucune pièce pour sortir. C'était son seul avantage, car elle était au nord avec une fenêtre qui fermait mal, elle était accolée au toilettes et il devait partager la salle de bain de mes parents.  Je n'avais eu le choix qu'entre deux chambres, mes parents ayant pris la chambre la plus  grande. Une des chambres donnait sur la terrasse au nord sans accès direct. L'autre donnait sur la cour intérieur du collège, mais elle était plein sud. Entre les deux chambres , il y avait une petite salle de bain avec une douche que j'étais la seule à utiliser et comme elle n'avait pas de fenêtre contrairement à la salle de bain de mes parents, j'ai pu la transformer en labo photo. Il fallait traverser le salon pour aller dans ma chambre et il y avait un petit couloir pour  avoir accès aux trois pièces. Petit couloir qui était séparée du salon par une porte. Je me sentais beaucoup plus exentrée que mon frère , il y avait moins de passage de mon côté que du sien. Lui avait droit aux bruits des toilettes et au passage pour sortir et entrer dans la maison.  Je n'avais aucun passage, ma mère vivait dans sa cuisine qui était face à l'entrée, le salon était occupé pour les repas  et le soir pour la télé et comme je la regardais aussi, je n'y voyais aucun inconvénient. Mais pour le téléphone, les toilettes et aller manger dans la cuisine, il me fallait traverser l'appartement. Audébut je n'ai apprécié mon isolement, mais plus tard , je l'ai apprécié inconsciemment car cet isolement me permettait d'avoir plus de liberté dans la maison en particulier le fait de pouvoir développer et tirer mes photos sans avoir de compte à rendre à quiconque.